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Séance de Q et R avec une technicienne en intervention lors de déversements

Un souvenir capturé du moment où Aimee Jones a commencé avec la WCMRC en mai 2022.
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemble une carrière dans le domaine de l'environnement? Si c’est votre cas, vous avez de la chance! Dans cet article constitué de questions et réponses, nous nous entretenons avec Aimee Jones, qui occupe depuis plus d'un an un poste de technicienne en intervention lors de déversements et de matelot de pont au sein de la Western Canada Marine Response (WCMRC).

Aimee fait partie des professionnels spécialisés qui sont chargés d’intervenir lors des déversements de pétrole en mer et de protéger l'environnement le long de la magnifique côte de la Colombie-Britannique. L’histoire d’Aimee vient souligner les défis et les récompenses qui accompagnent un emploi sur l’eau, les habiletés et les compétences qu’exige un tel emploi, ainsi que les possibilités d’avancement professionnel au sein de la WCMRC. Continuez de lire pour en apprendre davantage!

Ayant grandi sur une ferme avec ses parents dans les premières années de sa vie à Stonewall (Manitoba), Aimee aimait être à l'extérieur et explorer. Ses racines canado-filippines sont bien ancrées puisqu'elle a passé la plupart de ses années d'école à Winnipeg. Lorsqu’elle a atteint l’âge de 19 ans, elle s’est installée à Calgary où elle a étudié pour devenir technicienne en pharmacie dans un hôpital. Après avoir passé 5 ans dans le domaine des soins de santé, elle a opté pour le développement des affaires qui lui a permis d’acquérir de l’expérience dans différents secteurs, incluant le domaine technique, les services financiers, les télécommunications, le pétrole et le gaz naturel, ainsi que la gestion des installations. Après avoir vécu pendant un certain temps à Calgary, Toronto et Edmonton, Aimee s’est installée près de la base du port de Vancouver, où elle a trouvé sa voie dans dans l'industrie maritime.

Aimee adore travailler sur l’eau et explorer différents endroits le long des côtes, tels Vancouver Harbour, Indian Arm et la Fraser River parmi tant d’autres. Elle collabore également avec d’autres équipes qui sont basées sur la côte sud, sur l’île de Vancouver et même à Prince Rupert.
Q: Pouvez-vous nous parler brièvement de vos études et de ce qui vous a amenée à devenir une technicienne en intervention dans les cas de déversement/matelot de pont?
J’ai toujours adoré la proximité de l’eau. Ainsi, lorsque je suis déménagée à Vancouver en 2019, je cherchais un emploi dans l'industrie maritime. J’ai obtenu un emploi qui consistait à laver des bateaux chez un courtier en yachts, ce qui a éveillé mon désir d’en apprendre davantage sur le fonctionnement des bateaux. Je me suis inscrite à un programme de stages au Quadrant Marine Institute, où j’ai acquis des connaissances et des compétences inestimables dans les systèmes de bateaux et dans leur réparation. En 2021, j’ai décidé d’entreprendre une carrière dans le secteur maritime commercial et me je suis inscrite à un programme destiné aux femmes dans le domaine maritime au campus maritime du British Columbia Institute of Technology (BCIT). J’y ai obtenu plusieurs certificats qui m’ont ouvert de nouvelles possibilités. J’ai également créé ma propre entreprise d’esthétique pour yachts, que je gère à temps partiel et en fonction de la saison.

Après avoir terminé mon programme au BCIT, j’ai cherché des sociétés maritimes qui correspondaient à mes valeurs et à mes buts. La WCMRC s’est démarquée à mes yeux en raison de son engagement en matière de protection de l'environnement et des différentes tâches destinées à une technicienne en déversements/matelot de pont. J’étais vraiment ravie d’obtenir un emploi au sein de cette entreprise au printemps 2022. J'apprécie l'occasion qui m'est donnée de travailler avec une organisation aussi incroyable et des leaders aussi compétents.
Q: Pouvez-vous décrire une journée normale à titre de technicienne en déversements/matelot de pont. En quoi consistent vos tâches et vos responsabilités principales?
Les journées se suivent et ne se ressemblent pas et il s’agit là d’un aspect de ce rôle qui me plaît par-dessus tout. Nous avons différents véhicules, remorques et navires, avec moteur à bord ou hors-bord, des embarcations de récupération, des esquifs avec flèche, des mini barges, ainsi qu’une tonne d'équipements d'intervention en cas de déversement de pétrole qu’il faut entretenir en plus d’assurer qu’ils sont prêts à utiliser. En tant que membre du département des opérations, nous participons régulièrement à des formations avec notre équipe. Nous avons différentes équipes et plusieurs quarts de travail, ainsi que de nombreuses bases le long des côtes sans compter que nous amenons des entrepreneurs pour les former advenant que nous ayons besoin de ressources additionnelles pour intervenir lors d’éventuels futures déversements de pétrole.
Q: De quelle façon vous et votre équipe vous êtes-vous préparés à faire face à d’éventuels déversements de pétrole? Pouvez-vous nous décrire la formation et les exercices que vous effectuez pour assurer la sécurité des côtes, des marinas, de la faune et des aires protégées?
Aimee obtient du temps de pilotage avec son équipage sur l'un de leurs navires d'écrémage de 45 pieds en transit du port de Vancouver à leur base du fleuve Fraser.
Les techniciens en intervention en cas de déversement de pétrole suivent-ils tous une formation théorique et pratique? Nous mettons régulièrement en place des stratégies d'intervention géographique (SIG) qui consistent à réaliser des exercices de simulation d'un déversement dans un lieu quelconque. Nous examinons ce qu’il faut protéger, tels que la vie marine, les rivages et les opérations commerciales. Nous déployons des estacades et un équipement de récupération.

Notre équipe de préparation en cas d'intervention (ÉPI) communique avec les intervenants de la communauté où les SIG seront mises en place et détermine le type de navire qu’il faut déployer, le nombre d’estacades* dont on pourrait avoir besoin, le type de navire de récupération, ainsi que les besoins en matière d'entreposage des produits, et plus encore.

*estacade : barrière flottante temporaire utilisée pour contenir les déversements en mer, protéger l'environnement et faciliter la récupération.
Q : Quels sont les aspects de votre travail que vous aimez plus que tout?
J’aime travailler sur l’eau et j’aime les gens auprès desquels je travaille. Je suis fière de faire partie d'une équipe qui protège les côtes de la Colombie-Britannique. J’apprécie vraiment le soutien que la Western Canada Marine Response apporte en termes de perfectionnement de ses employés, de cours additionnels et de certifications.
Q : Comment procédez-vous pour vous assurer que les systèmes électroniques et les sites des radios éloignés que vous utilisez fonctionnent correctement et de manière conforme aux normes en vigueur dans l'industrie?
Nous utilisons sur nos sites un logiciel et un matériel de surveillance à distance, qui nous permettent de surveiller et possiblement de procéder à l’essai de notre équipement. Nous nous rendons aussi régulièrement sur nos sites et vérifions notre équipement pour nous assurer que tout fonctionne correctement.
Q: Sur quels types de navires travaillez-vous habituellement? Quelle est la taille de ces navires? Combien de gens y a-t-il à leur bord? À quoi ressemble un horaire de travail normal? Rentrez-vous à la maison tous les soirs? Y a-t-il un équilibre entre votre travail et votre vie personnelle?
Le genre de navires à bord duquel je travaille va des petits bateaux de travail aux navires de récupération mesurant jusqu’à 65 pieds. Les types de navires au sein de la flotte comprennent des modèles à moteur unique et à deux moteurs, à moteur à bord et hors-bord, alors qu’on trouve de 2 à 12 membres d'équipage à leur bord tout dépendant du type. Nous avons quelques péniches de débarquement, qui conviennent idéalement lorsqu’on doit débarquer sur les côtes. Notre nouvelle barge, d’une longueur de 76 m, peut accueillir jusqu’à 20 membres d'équipage, sans compter qu’on peut y entreposer des produits et de l'équipement.

En ce qui concerne l’horaire de travail, nous offrons quelques quarts différents. Mon quart consiste présentement dans 4 journées de travail de 12 heures (de 6h00 à 18h00) et 4 journées de congé. Je suis présentement à la maison tous les soirs. Cependant, depuis la livraison de la nouvelle barge et la mise en service de notre nouvelle base au port de Vancouver, notre emplacement deviendra une base 24 heures où notre horaire de travail sera de 2 jours et 2 nuits de travail suivis de 4 journées de congé. J’aime vraiment l'équilibre travail-vie dont on bénéficie au sein de la WCMRC. Je n’avais encore jamais travaillé par quarts et j’ai dû m’ajuster, mais j’apprécie vraiment d'avoir quatre jours de congé après chaque période de travail, cela me convient parfaitement.
Q: Quelle est l'importance de la communication lors d’une opération d'intervention dans un cas de déversement? Comment procédez-vous pour assurer une coordination efficace entre les membres de l'équipe, les Premières Nations et les organismes responsables? Devez-vous surmonter des défis particuliers ou y a-t-il d’autres aspects dont vous devez tenir compte lorsqu’il s’agit de coordonner plusieurs navires et pièces d'équipement?
La communication est primordiale. De nombreux services et intervenants sont impliqués lorsque survient un déversement et il est extrêmement important que tous travaillent ensemble de manière adéquate et efficace. Il y aura toujours des défis, de sorte que notre formation et notre préparation sont aussi efficaces que possible. Ainsi, lorsqu’un déversement survient, nous pouvons tous faire de notre mieux. Les conditions météorologiques, les conditions en mer, le type de produit déversé et la zone géographique sont tous des variables dont il faut tenir compte lorsqu’il s’agit de déterminer le type de navire et/ou d'équipement qu’il faut déployer.

"La communication est primordiale."

Q: Pouvez-vous nous décrire des expériences ou des défis mémorables que vous avez vécus alors que vous travailliez sur l’eau de façon générale? Quelle influence les conditions météorologiques, les marées et les courants ont également sur votre travail et/ou sur vos efforts lorsque vous intervenez dans un cas de déversement?
Il n’y a rien de plus merveilleux que de protéger et d’explorer les côtes de la Colombie-Britannique. Jusqu'à présent, nous avons vécu de grands moments et nous en vivrons encore beaucoup d'autres ! Notre zone de responsabilité (ZR) est située autour du port de Vancouver. Nous nous familiarisons avec l’eau à partir de Rocky Pt, jusqu’au bras menant à Granite Falls/Wigwam, False Creek, Howe Sound, jusqu’à Squamish et en montant la côte jusqu’à Sechelt. Les côtes de la C.-B. sont vraiment superbes et je me considère vraiment chanceuse d’évoluer dans cette industrie.

Les conditions météorologiques, les marées et les courants peuvent représenter un facteur important dans un cas de déversement et lorsque nous avons recours à une SIG dans le cadre d'une formation afin d’établir une stratégie de déploiement d’un équipement ou de navires, planifier notre itinéraire, assurer la sécurité globale et évaluer le risque de l'opération.

Nous sommes prêts à fonctionner, peu importe les conditions météorologiques. Les conditions météorologiques, les marées et les courants peuvent déterminer le comportement éventuel d’un produit et son déplacement dans l’eau. Ces facteurs sont particulièrement importants lorsque vient le temps de déterminer notre approche et d’élaborer les stratégies devant régir nos efforts de récupération. Le temps presse lorsqu’on doit atténuer les conséquences d’un déversement. Peu importe la stratégie employée pour récupérer le produit, elle dépend de la situation. Par exemple, en cas de marées montantes et descendantes sur un lien côtier, déterminer la quantité de barrage à déployer, la longueur totale du barrage, le nombre d'ancres à mettre en place/jeter et à quelle longueur, et/ou si un rinçage du littoral est potentiellement nécessaire en fonction de l'endroit où le déversement a atteint ou de la zone à protéger.
Photo de groupe d'Aimee et de son équipe après une journée de tournage pour une campagne de promotion des femmes au travail dans l'industrie maritime.
Q: Quelles certifications et quelle formation additionnelle convoitez-vous pour accroître vos compétences et vos qualifications? Quelle place occupe l'apprentissage continu dans votre avancement professionnel?
Puisque j’ai passé la majeure partie de ma vie dans des villes et des municipalités enclavées, j’ignorais vraiment par où commencer dans l'industrie maritime au départ lorsque je me suis installée à Vancouver. J’ignorais quelles étaient les possibilités ou les options ou encore, les exigences en matière de certification. J’ignorais essentiellement ce que j’ignorais. J’ai trouvé un premier emploi à titre de détaillante de yachts à Granville Island, où j’ai appris le jargon nautique, la terminologie des bateaux et où je me suis habituée à naviguer en plus de devenir à l’aise à travailler sur les quais. Alors que je traversais les premières phases, j’ai entrepris un stage et commencé à suivre des cours, ce qui m’a permis d’acquérir des compétences et des connaissances de base. J’ai appris énormément de choses en m’entretenant avec mes pairs et mes collègues au travail, ce qui m’a aidée à connaître l'industrie maritime.

Au cours de mon emploi au sein de la WCMRC, j’ai commencé à apprendre et à me perfectionner pour devenir compétente en tant que technicienne dans le domaine des déversements et matelot de pont. J’accumule présentement le temps passé en mer et les heures de stage en vue d’acquérir mes prochaines compétences et certifications de chef de bord 60T, d’opératrice de machines de petits bâtiments pour ensuite poursuivre mon stage en tant que technicienne de mécanique navale. J’apprécie les possibilités d'apprentissage continu que permettent la WCMRC et l'industrie maritime de façon générale.
Q: Enfin, quel conseil donneriez-vous aux jeunes ou aux gens en quête d'une deuxième carrière qui souhaiteraient travailler dans le domaine des interventions en cas de déversement dans l'industrie maritime?
Devenir un intendant de l'environnement. Acquérir une expérience pertinente et faire partie d’une équipe. Avoir une bonne attitude et être prêt à travailler, peu importe les conditions météorologiques. Répondre aux exigences minimales en matière de certification; plus on en a, mieux c’est. Échanger avec les gens de l'industrie qui peuvent aider à suivre votre plan. Il est également recommandé d’avoir le pied marin!
Le fait de compter sur des professionnels dévoués à bord comme Aimee est vraiment un atout pour l'équipe d'intervention en cas de déversement. Leur engagement lorsqu’il s’agit d’être prêts à faire face à tout incident de déversement de pétrole et leur habileté lorsque vient le temps de manier différents véhicules et pièces d'équipement fait vraiment toute la différence. Grâce à leurs contributions, l'industrie maritime peut être vraiment certaine que la sécurité, l'efficacité et la protection sans relâche de nos eaux seront assurées.

Apprenez-en davantage sur la manière d’entreprendre votre propre carrière dans le domaine maritime en cliquant ici.
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