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Mois national de l'ingénierie

Le Mois national de l'ingénierie est l'occasion de célébrer les innovateurs qui façonnent notre monde ! Ici, à la Fondation des carrières maritimes canadiennes, nous sommes particulièrement enthousiastes à l'idée de souligner le rôle crucial que jouent les ingénieurs maritimes dans le secteur maritime canadien. Grâce à leur expertise, ils assurent l'exploitation sécuritaire et efficace des navires sur nos vastes voies navigables.

Aujourd'hui, nous mettons en vedette deux personnes inspirantes : un ingénieur en chef de la Garde côtière canadienne et un officier du génie maritime (moteur) de Walter Hildebrand Marine Services Ltd. Écoutons leurs histoires et découvrons ce fascinant cheminement de carrière !
Charlotte Girouard Ares
Chef mécanicienne
NGCC Pierre Radisson
Pouvez-vous nous parler un peu de vous ?
J’ai grandi en banlieue de Montréal. Mes parents nous ont montré l’importance de se dépasser, de créer ses opportunités et de profiter de la vie. Nous avons grandi entre les pistes de ski, le camping, le voilier et la plongée. Je suis passionnée de voyage et de plongée sous-marine. Avant de choisir ingénierie maritime, j’hésitais entre le génie mécanique et l’océanographie, et j’ai choisi le milieu maritime.

J’ai suivi ma formation d’ingénieur maritime au Collège de la Garde côtière canadienne, j’ai gradué en 2014. Je profite de mon horaire atypique pour poursuivre ma passion : la plongée sous-marine et toutes mes activités de plein-air: randonnée, ski , bateau, camping, touring. Je plonge les Grand-Lacs, le Fleuve St-Laurent et à travers le monde. J’adore tous les types de plongée : spéléo, épave, dérive, récif. Cet horaire m’a aussi permis d’avoir le temps de suivre mes formations de plongeur technique et d’instructeur. Mon horaire me permet d’avoir une carrière, de voyager et de passer du temps de qualité avec ma famille et mes amis.
Des manuels scolaires au grand large, comment la vie quotidienne d'un ingénieur maritime se compare-t-elle à la version romancée ? Quels sont les défis inattendus et les moments gratifiants qui caractérisent votre travail ?

La base se retrouve dans les livres, mais la réalité ne s’enseigne pas. Les instructeurs du Collège de la Garde côtière canadiennes donnent les outils afin d’apprendre et d’acquérir de l’expérience. Les moments gratifiants sont selon moi lorsque l’on réussit un projet, comme une révision de moteur principal ou le remplacement d’un système complet, mais aussi lorsque l’on ramène un bateau de pêche et son équipage à bon port.


J’adore aussi faire partie de l’équipage pour des missions scientifiques et des projets en Arctique. On monte souvent des moteurs, des hélices, des pompes, mais on oublie souvent de mentionner les système des eaux usées, et les bouches de ventilations. Les défis inattendus sont souvent la gestion de personnel et l’impact sur la vie d’être si souvent loin de notre famille et de nos amis.

Cette carrière s'oriente-t-elle davantage vers la résolution de problèmes à l'aide de technologies de pointe ou vers un travail mécanique pratique ? Comment ces aspects s'équilibrent-ils dans votre journée habituelle ?

Cette carrière est selon mon expérience un travail mécanique pratique en début de carrière. Cependant comme Chef mécanicienne, c’est un équilibre, mais qui penche souvent vers la partie plus théorique, mais j’ai toujours l’opportunité de participer aux inspections, aux réparations et aux analyses. Le travail comme Chef est plus en planification, l’optimisation des systèmes, l’élaboration de devis et la planification de radoub. La Garde côtière a des technologies de pointes tel que des systèmes de propulsions électriques, des systèmes de contrôle, des capteurs, des systèmes de positionnement dynamique, de l’automation, des ROV (véhicule opéré à distance), multifaisceaux, alarme et les systèmes de surveillance.

Qu'est-ce qui vous a incité à travailler pour la Garde côtière canadienne en particulier ? Votre travail implique-t-il la protection de l'environnement, la recherche et le sauvetage, ou d'autres missions uniques ?

En premier lieu, j’ai choisi la Garde côtière car j’allais avoir 6 mois de congés par année et que j’allais pouvoir avoir une carrière tout en voyageant. Après quelques recherches, j’ai appris que le Programme de formation des officiers en ingénierie navale du Collège de la Garde côtière canadienne était gratuit et rémunéré. L’aboutissement du programme est un baccalauréat en sciences nautique, un diplôme du collège, un certificat de compétences valide à l’internationale et une carrière garantie basée quelque part au Canada. Alors j’ai été convaincue et je ne regrette nullement ma décision.


De plus, mon travail implique la protection de l’environnement et la recherche et sauvetage, ce sont des priorités de l’organisation. J’ai principalement travaillé sur des baliseurs et des brise-glaces. Les brise-glaces offrent l’avantage de travailler dans l’Arctique : ravitaillement de la station Eureka, escorte dans le passage du Nord-Ouest, visite de villages éloignés, projet de recherches scientifiques. L’été dernier, j’ai eu l’occasion de collaborer avec une équipe de scientifiques chargée des opérations d’un ROV (ou véhicule télécommandé). De plus je suis fière de faire partie d’une équipe qui assure la sécurité de tous les navigateurs dans les eaux canadiennes, et la protection du milieu marin du Canada.

Cette carrière implique-t-elle beaucoup de déplacements ? Avez-vous l'occasion d'explorer différentes parties du monde ou de rester plus près de chez vous pour servir les communautés locales ?

Cette carrière implique beaucoup de déplacement pour le travail et donne l’opportunité d’avoir une vie nomade dans nos périodes de relâche. Nous travaillons 28 jours et par la suite nous avons 28 jours de relâche. En travaillant pour la Garde côtière nous travaillons principalement au Canada et dans une région. Moi j’ai été basée à trois endroits : les Grand Lacs, Québec, et Terre-Neuve-et-Labrador. Ceci m’a permis de naviguer tous les Grands Lacs, l’Arctique en passant par le Groenland , les Maritimes et le Fleuve St-Laurent. Nous restons près de nos communautés locales dans le Nord ou dans les régions éloignées. À travers les années, j’ai vu des ours polaires, des narvals, des phoques, des orques, des baleines, des aurores boréales, des glaciers, des icebergs et des macareux et des morses.

Quel chemin avez-vous suivi pour devenir ingénieur maritime ? Quelles sont les études, la formation et les certifications nécessaires ? Existe-t-il des possibilités de bourses d'études ou d'apprentissage pour une personne qui débute ?

J’ai complété le programme d’officier du Collège de la Garde côtière canadienne en ingénierie maritime. Ce programme permet l’obtention d’un baccalauréat en sciences nautique de l’Université du Cape Breton et d’un diplôme en ingénierie mécanique du collège. On obtient un certificat de compétences quatrième classe moteur STCW qui est valide dans la marine marchande et à l’internationale. En moins de 10 ans, j’ai obtenu ma première classe, le 4e et dernier échelon.


Pour avoir un poste d’officier, il faut un certificat de compétence, mais il faut aussi un certificat médical valide, une formation avancée en matière d’urgences en mer et d’exploitation d’embarcations de sauvetage (FUM/MED) et un cours de secourisme avancé en mer. Le Collège de la Garde côtière canadienne offre la formation gratuitement si sélectionné, et un emploi garanti dans une des trois régions. De plus, il est possible plus tard dans sa carrière d’obtenir des postes à terre au sein de la fonction publique comme gestionnaire de projet, instructeur, surintendant et gestionnaire.

Andrew Killough
Mécanicien diesel de marine/quatrième classe, officier du génie maritime (moteur)
Walter Hiltebrand Marine Services Ltd. (WHMS)
— Pouvez-vous nous parler un peu de vous ?
Originaire de London, en Ontario, je vis maintenant à Welland avec ma femme Sara et nos deux jeunes enfants. Mon parcours dans l'industrie maritime a commencé à l'école secondaire pendant les vacances d'été de 2011 et 2012, où j'ai commencé comme étudiant peintre sur les navires de Lower Lakes Towing. Par la suite, je me suis inscrit au programme de technicien en génie maritime au Georgian College, où j'ai acquis une expérience précieuse grâce à 210 jours d'alternance sur les navires de Lower Lakes Towing.

Diplômé en 2015 en tant qu'ingénieur maritime de quatrième classe (moteur), j'ai travaillé en tant que technicien de petits moteurs diesel chez un concessionnaire de matériel agricole en raison d'un ralentissement de l'industrie maritime au printemps 2016. En 2017, je suis retourné dans le domaine maritime, en commençant par McKeil Marine sur le Stephen B. Roman et en passant plus tard au McKeil Spirit avec une expérience supplémentaire sur leur flotte de projet.

En 2020, j'ai rencontré Oliver Hiltebrand au WHMS et j'ai été impressionné par sa visite de l'atelier et des installations. J'ai d'abord commencé à travailler à temps partiel tout en continuant à travailler sur des navires, puis j'ai commencé à travailler à temps plein au WHMS en février 2023 en tant que mécanicien de moteurs diesel marins. Bien qu'il s'agisse d'un grand changement, Oliver et son équipe ont rendu la transition vers un travail régulier de 8 à 4 très amusante et gratifiante. En outre, je suis fier d'être membre du ICGMar (l'Institut canadien de génie maritime) et j'ai récemment été nommé au conseil des Grands Lacs à compter de 2024.
Pouvez-vous décrire une journée de travail typique chez Walter Hiltebrand Marine Services Ltd. (WHMS) ?
Chaque jour chez WHMS est un défi, et il n'y a pas de description unique. Nous commençons par des réunions de projet hebdomadaires, au cours desquelles nous discutons de ce qui arrive, de ce sur quoi nous avons travaillé et de tous les besoins urgents. Les clients (navires canadiens et américains des Grands Lacs) comptent sur nous pour déterminer si leurs projets sont critiques, et une grande partie de mon travail consiste à désassembler, évaluer, reconditionner, assembler, emballer et stocker les composants des clients. Il peut s'agir de pièces massives de moteurs diesel marins telles que des culasses (jusqu'à 38 cm de diamètre !), des chemises, des refroidisseurs, des pompes et même des composants plus petits tels que des pistons, des bielles et des injecteurs de carburant. Quel que soit l'élément que nous recevons, nous évaluons méticuleusement son état et présentons au client des options de reconditionnement, si possible.

Depuis 2023, le WHMS a repris l'affûtage des chemises en interne. J'ai été chargé d'apprendre et d'utiliser cette nouvelle machine, en veillant à ce que les chemises soient remises en état conformément aux spécifications de l'usine. À cela s'ajoutent les tâches ménagères quotidiennes, l'entretien de l'atelier et la mise à jour de nos outils et installations. C'est un environnement vraiment dynamique, et même si je pourrais l'expliquer toute la journée, la meilleure façon de comprendre ce marché de niche est de voir les systèmes et l'équipement de ses propres yeux.

L'environnement de l'atelier offre une journée de travail dynamique. Les demandes de révision de composants (culasses, pompes à carburant, pistons, etc.) émanant des clients sont très variées. Si certains projets sont minutieusement planifiés à l'avance, d'autres surgissent à l'improviste. Notre équipe se nourrit de cette capacité d'adaptation et s'efforce toujours de répondre aux besoins des clients dans le respect des délais et du budget, quel que soit le projet qui nous est soumis.

  • chemise : une chemise cylindrique est une pièce essentielle d'un moteur, située dans la paroi du cylindre. Elle protège la paroi du cylindre contre l'usure, la corrosion et la surchauffe. En outre, elle assure une bonne étanchéité entre le piston et le cylindre, ce qui permet une compression et une combustion optimales.
— Quelles sont les étapes à suivre pour devenir ingénieur maritime, y compris les études, la formation et les certifications ? Existe-t-il des bourses d'études ou d'apprentissage pour les débutants ?
Comme j'ai fréquenté l'école entre 2012 et 2015, il se peut que des changements aient été apportés aux exigences pour devenir ingénieur maritime. Pour obtenir les informations les plus récentes, je recommande de contacter le Georgian College ou une autre école maritime au Canada.

Des aides financières sont disponibles pour ces programmes. Les bourses sont nombreuses et certains étudiants ont même la chance d'être entièrement parrainés par de grandes compagnies maritimes.

En ce qui concerne les "apprentissages", pour devenir ingénieur maritime, il faut passer du temps en mer. Transports Canada impose un minimum de 180 jours, tandis que le Georgian College, lorsque j'étais étudiant, exigeait 210 jours de formation à bord de navires commerciaux. Cette formation à bord est connue sous le nom de " co-op " ou " sea terms ".
— Quels sont les plus grands défis et les plus grandes satisfactions du travail d'ingénieur maritime ?
Le plus grand défi auquel j'ai été confronté a été d'être éloigné de ma jeune famille. Cinq semaines à la maison suivies de cinq semaines à distance rendaient la communication difficile, même à proximité de la côte. À l'époque, il n'y avait ni Internet ni signal de téléphone portable. J'espère qu'avec l'intégration de Starlink dans la flotte canadienne, cela ne sera plus un problème. Je comprends que ce manque de connexion n'ait pas été un problème pour les générations plus âgées, mais pour les jeunes comme moi, il est de plus en plus important de rester en contact avec la famille et les amis. Ces longues périodes d'éloignement peuvent être synonymes de solitude, et il est essentiel de pouvoir compter sur un réseau de soutien. Un autre grand défi consiste à travailler avec les ressources dont on dispose à bord. Il faut se contenter des personnes, des outils et des pièces détachées disponibles.

Cependant, les récompenses sont bonnes. L'argent est solide pendant six mois de l'année, avec un horaire de cinq semaines de travail et de cinq semaines de repos. C'est un travail régulier, et l'année dernière a été ma meilleure année, avec près de 100 000 dollars gagnés pour 185 quarts de travail de douze heures (du 1er avril au 31 mars). C'était en tant que troisième ingénieur, et la rémunération augmente au fur et à mesure que l'on progresse vers le poste d'ingénieur en chef. Les congés sont également fantastiques - ils sont très nécessaires et appréciés.
— Quels conseils donneriez-vous aux élèves du secondaire qui pourraient être intéressés par une carrière dans le génie maritime ?
Mon conseil serait d'entreprendre un programme de génie maritime maintenant, alors que c'est peut-être plus facile que plus tard dans la vie. Mais ce ne sera pas une promenade de santé. Vous devrez vous concentrer et vous rappeler que vous êtes là pour apprendre. Ne lâchez pas vos études et terminez vos stages, et un excellent emploi vous attendra à la fin.

Toutefois, sachez que ce programme est exigeant. Mais ne vous découragez pas ! Comme pour la plupart des emplois, les compétences acquises à l'école et au cours de votre programme coopératif constitueront la base de votre travail quotidien.
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